Le site presse est-il un outil efficace ?

le 7 Juin 2007, par Jérémy

Avec le Web, le volume d’informations accessible en quelques minutes est devenu considérable (plus de 2 milliards de pages). Les journalistes accèdent donc à d’avantage de contenu non officiel, souvent de meilleure qualité. Car les entreprises n’ont plus le monopole de la parole. Elles sont même en train de perdre la course contre les mouvements et groupes de pression. Cependant, la fiabilité de l’information n’étant plus garantie, le journaliste doit recouper ses sources. C’est l’occasion pour l’entreprise de renouer un dialogue constructif grâce à son site presse. Leprojetweb vous livre les principales leçons de l’étude menée pour Nestlé Waters auprès de trois journalistes et de 15 sociétés du Fortune 500.

Pourquoi créer un site presse ?

Avant tout pour rendre le travail des journalistes plus confortable. Mais aussi pour optimiser le budget « RP », améliorer la capacité de persuasion, clarifier les processus, préparer la crise et assurer une prise de parole cohérente.

  1. Optimiser le budget « relations presse » grâce à l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée telles que l’envoi de documentation ou la réponse à des questions fréquemment posées. Ainsi, le budget est recentré sur le cœur de métier de l’agence de RP : l’entretien des relations avec les médias.

  2. Améliorer la capacité de persuasion en variant les modes de traitement de l’information. L’utilisation de formats peu usités tels que des anecdotes, des chiffres clés, des brèves, des dossiers thématiques… permettent d’amorcer un mode de communication plus informel et volontaire en offrant la possibilité au journaliste de trouver de nouvelles sources de sujets sans lui forcer la main. Il est alors plus à l’écoute de la vision, des valeurs, bref d’une certaine idée de l'entreprise.

  3. Clarifier et optimiser les processus. La mise en place d’un site presse oblige l’entreprise à définir (ou redéfinir) précisément les rôles de chaque acteur. C’est l’occasion de recentrer le travail de chacun sur les savoir-faire respectifs et de fixer des indicateurs d’activité. Ces derniers seront un atout important lors de la négociation avec l’agence de RP.

  4. Préparer la crise en habituant les journalistes. Après plusieurs visites, les journalistes auront le réflexe de consulter le site officiel et se poseront d’autant moins de questions sur la qualité de l’information s’y trouvant qu’ils auront l’habitude de s’y rendre.

Une prise de parole cohérente. Le site presse peut rassembler en un lieu unique tous les supports utilisés par l’entreprise. Spot TV, annonces presse, message radio, communiqués, etc. seront ainsi disponibles en un clic de sorte que le journaliste n’aura pas à les chercher pendant des heures.

Quels avantages pour l’entreprise et les journalistes ?

La mise en place d’un site presse s’inscrit dans une démarche « Gagnant / gagnant ». L’entreprise comme les journalistes en sortent plus riches et leur relation s’affermit.

L’entreprise optimise son budget et améliore son organisation en standardisant les processus. Elle maîtrise mieux l’information diffusée et prépare la crise. Elle peut recueillir des informations sur les journalistes (avec leur consentement) et ainsi mieux les servir.
Les journalistes sont plus autonomes et ont le sentiment d’être moins sollicités en permanence par l’attachée de presse. Ils peuvent consulter le site 24/24h et 7/7j, à leur rythme, et en fonction de leurs besoins. La relation de force s’inverse : c’est le journaliste qui choisit quand être contacté. Cependant, en fonction de la richesse du contenu, il peut trouver dans le site une nouvelle ressource utile pour ses piges, voire des idées de papier.

Quelles sont les attentes des journalistes ?

  1. Un accès rapide et facile aux informations. Les journalistes cherchent, en général, une réponse rapide à une question précise. Ils hésitent à utiliser le téléphone par peur de tomber sur une attachée de presse qui essaiera, à coup sûr, de leur « vendre », pour la troisième fois de la journée, une information dont ils n’ont pas besoin. Dans cet état d’esprit, toute barrière est donc rédhibitoire. Ainsi, passer 5 minutes pour être accrédité 2 jours après juste pour valider le CA de l’entreprise est anti-productif ! Les journalistes rêvent d’un accès à l’information 24/24h et 7/7j qui s’adapte à leur rythme. Ils rêvent de sites qui parlent leur langue. Ils rêvent d’un site qui accélère leur travail (contenus pré-rédigés, photos à télécharger…).

  2. Une réponse précise à une question précise. Pour être rentable, le métier de journaliste impose - surtout aux pigistes - des cadences importantes. Dans ce contexte, ils ne recherchent que l’essentiel. Tout élément non exploitable les fait fuir. Le site ne doit donc pas leur donner plus que ce qu’ils veulent et un article doit TOUJOURS être illustré avec des visuels exploitables (droits cédés, copyright, JPEG, haute définition). A l’idéal, il faut leur donner la possibilité de choisir le format de l'information qu'ils veulent récupérer.

  3. Un contact opérationnel. Dans le cas où ils trouveraient l’information sur le site, les journalistes s'attendent à ce que chaque élément d'information proposé soit associé à un contact pour "aller plus loin". Dans le cas où ils ne trouveraient pas l'information sur le site, ils veulent obtenir immédiatement le contact de la personne qui la détient et qui a la capacité à répondre sur le champ.

Que font les grandes entreprises ?

Le graphique ci-dessous synthétise les pratiques constatées sur les sites des entreprises étudiées. Les pourcentages indiquent le nombre d’entreprises mettant en œuvre la fonctionnalité citée. Au total, seulement cinq entreprises sur les 15 étudiées se démarquent par la qualité de leur site : FannieMae, Ernst&Young, Agilent, AOL et Coca-Cola.

En matière d’accessibilité, la fonctionnalité « recherche » est encore trop peu présente. Quand elle existe, elle ne donne pas satisfaction car elle se limite souvent à une interrogation de base de données en fonction d’un critère prédéfini par l’entreprise.

Pour en savoir plus sur l’étude, la place de la communication de crise dans le dispositif ou les solutions à mettre en œuvre, n’hésitez pas à nous contacter.

Stéphane Bordage